L'auteur distingue, dans les.travaux sur l'intelligence artifi- cielle, deux approches : l'approche technologique et l'approche cognitiviste. Il montre que les rapprochements faits, dans l'approche cognitiviste, entre l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle, ne vont pas de soi, et que les thèses sur l'intelligence artificielle sont largement tributaires de certaines spéculations rationalistes et empi- ristes de la philosophie classique. Il expose la principale difficulté que rencontre alors une compréhension de l'intelligence humaine à partir de l'approche (...) cognitiviste, à savoir la nécessité d'oblitérer la dimension sémantique et de professer un solipsisme radical, et il plaide en faveur d'une compréhension de l'intelligence humaine selon ce qu'elle est dans la culture plutôt que dans les machines.In the literature on artificial intelligence, the author distinguishes two approaches : the technological approach and the cognitivist approach. He shows that the parallels made between human intelligence and artificial intelligence within the cognitivist approach do not go without saying, and that the theses on artificial intelligence are largely dependent upon certain rationalist and empiricist speculations of classical philosophy. He exposes the principal problem that then encounters an understanding of human intelligence in the light of the cognitivist approach, namely the necessity to obliterate the semantic dimension and to profess a radical solipsism, and he pleads for an understanding of human intelligence commensurable with what it is in culture rather than in machines. (shrink)

L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé pose la question des limites de celle-ci : jusqu’où devons-nous employer l’intelligence artificielle, la médecine pourrait-elle être déshumanisée et perdre son sens \textit{princeps}? Le philosophe Gilbert Simondon (1924-1989) propose durant la seconde moitié du vingtième siècle une philosophie de la technique. Il s’agit de repenser la technique, non pas comme aliénation, mais comme possibilité d’évolution, avec le développement de la technique. Cet article présente ainsi l’intelligence (...) artificielle comme une technique que l’humain doit s’approprier afin de limiter les risques de déshumanisation et d’optimisation du potentiel de l’intelligence artificielle. La pensée de Gilbert Simondon est alors un outil philosophique et éthique permettant d’intégrer l’intelligence artificielle dans le domaine de la médecine, en conservant tout son sens éthique. (shrink)

Les auteurs de ce livre partent d'un constat clair : il n'y a pas de problème d'intelligence artificielle, il n'y a que le problème de nos attentes à l'égard de ce que nous avons nous-mêmes créé. L'ouvrage étudie donc un enjeu sociétal actuel décisif : notre rapport aux technologies. Mené à deux voix, il interroge notre vision de l'intelligence artificielle en tant que technologie. Il présente l'intérêt du double éclairage de la philosophie et de l'informatique. L'informaticien (...) sait ce que fait ou ne fait pas la machine. Le philosophe interroge, par sa position délibérément "naïve" vis-à-vis de la technologie, le sens et la pertinence des usages que nous en faisons sur tous les plans : personnel, économique, commercial, social, politique, etc. Ces échanges montrent que, s'il y a un sujet, il n'est pas tant relatif aux technologies elles-mêmes, mais bien aux usages que nous en faisons, à ce que nous en attendons et à ce dont nous rêvons. (shrink)

Depuis dix ans et avec le mouvement big data, l’intelligence artificielle a le vent en poupe. Les acteurs politiques et économiques retrouvent ainsi un intérêt à promouvoir activement l’intelligence artificielle dans le même temps que les chercheurs issus de tous les horizons scientifiques orientent de plus en plus leurs travaux vers cet objet d’étude qui, bien souvent et à tort, leur apparaît nouveau. Cet engagement collectif est nécessaire contenu de l’immensité des enjeux humains, sociaux et économiques (...) qui sont associés au développement de l’intelligence artificielle. Le problème est qu’il s’accompagne d’un tapage médiatique qui tend à embrouiller les débats et les travaux. Un exemple frappant est le fait qu’il existe aujourd’hui plusieurs spécialistes renommés qui expriment l’idée que l’intelligence artificielle n’existe pas! De telle sorte que, même dans la communauté scientifique, il est parfois difficile d’identifier ce qu’est l’intelligence artificielle. Cet article vise à lever le voile sur cette obscurité. (shrink)

Les ordinateurs, peuvent-ils être un instrument pour faire de la philosophie? La réponse proposée par cet article développe dix moments dont les thèmes sont.

Dans cet article, nous interrogeons la désuétude du projet initial de l’intelligence artificielle, fondé conjointement avec la science cognitive, et partageant avec elle ce qu’on appela plus tard l’hypothèse computationnelle de l’esprit, c’est-à-dire l’idée que la pensée intelligente peut être décrite sous la forme de programmes informatiques. Si cette désuétude reflète en partie notre éloignement d’une période très particulière du xxe siècle, celle des années 1950 marquées par les angoisses de la guerre froide, nous souhaitons montrer qu’elle est (...) sous-tendue par une désuétude plus profonde encore, celle d’une conception hétérodoxe, voire « alchimique », de la science. Malgré son abandon au cours des années 1980, nous explorons l’idée que cette hypothèse reste tout de même vivace comme tentation congénitale au projet même de la science cognitive, en examinant les thèses récentes de Gualtiero Piccinini qui considère les mécanismes neuronaux comme une forme élargie de calcul. (shrink)

L'informatique se définissant comme le traitement rationnel de l'information par machine automatique et l'intelligence se caractérisant par une même capacité de traitement rationnel, il était inévitable que l'on songe à associer l'intelligence au traitement automatique de l'information. C'est ce qu'a fait John McCarthy en forgeant le terme d'intelligence artificielle. Par «intelligence artificielle» on peut vouloir exprimer l'ambition de1. Recréer, transformer ou développer l'intelligence artificiellement2. Simuler l'intelligence en la reconstituant dans des modéles imitant (...) certains aspects de notre intelligence dite naturelle. (shrink)

This essay replies to some representative authors, canonic indeed, of the opposition to artificial intelligence : Hubert L. DREYFUS, with his study, systematic enough in its time, What Computers can't do. His phenomenological critic meets a numerous audience, even among computer scientists. Joseph WEIZENBAUM, research worker in artificial intelligence himself, gone over to the opposition with his book Computer Power and Human Reason. His objections are classically moral and anti-techno-scientific. The philosopher John R. SEARLE, whose book Mind, Brain (...) and Science reminds us most of the resistances of linguistic scientists against artificial intelligence, turning the real difficulties of formalization of language in ontological impossibilities. Terry WINOGRAD, another research worker of the early times of AI, and Fernando FLORES, former economy minister of Chile in 1973, both rebels against the computerization of the human's world - thanks to the phenomenological post-hedeggerian way of think -, in their common work, Understanding Computers and Cognition. Phenomenological philosophy has found the perfect target with AI, which embodies the image of science for the post-romantic thinking. This image can be perfectly symbolized by the frescos, choosen for the cover of this very book, situated on the walls of the Sorbonne University Library stairs! Againts the arguments of this running down romantical thinking, this book make the effort to answer on every point. But this work invites us to give up the intellectual illusions too, against which the method of cognitive sciences and information processing can be used as riddle. Incidentally, the approach of this critical method itself can be considered too as an automatic knowledge management try. (shrink)

Dans le sillage de Chris Marker ou de Grégory Chatonsky, de plus en plus d’artistes contemporains pratiquent la réappropriation, le détournement, l’usage critique de l’intelligence artificielle. Grand connaisseur des arts numériques, Fabien Zocco est l’un d’entre eux. Il est l’auteur, avec le réalisateur Gwendal Sartre, d’ Attack The Sun, film dont des dialogues ont été générés par une IA au cours même du tournage qui suit la dérive d’un youtuber californien paraissant sombrer dans une folie de tuerie. L’enjeu (...) : éprouver « de l’intérieur » des outils contemporains comme l’IA pour « escompter ensuite analyser et déconstruire leurs effets ». (shrink)

Depuis quelques années, un mouvement d'idées venu des Etats-Unis, qualifié de "Révolution transhumaniste", a pris un essor considérable. Demain, on vivra 200 ou 300 ans... et bien sûr en parfaite santé : l'immortalité n'est pas loin! Ces prophéties s'appuient sur les avancées réelles de l'intelligence artificielle et de la recherche en biologie, en particulier dans le domaine du vieillissement, passant ainsi allègrement de l'homme préservé et/ou augmenté à un véritable homme dieu. Mais dès que l'on s'intéresse au cerveau, (...) les données, particulièrement complexes, ne vont pas dans leur sens. Il existe une contradiction criante entre la jeunesse éternelle promise et la réalité actuelle, marquée en particulier par les échecs thérapeutiques répétés dans les maladies neurodégénératives. Forts de leur expérience et de leur autorité dans le domaine des neurosciences et du vieillissement, Danièle Tritsch et Jean Mariani dénoncent l'imposture du transhumanisme et ses excès ou délires, données scientifiques à l'appui. De façon accessible et vivante, avec de nombreux exemples de la vie quotidienne, ils démontrent que les efforts lents et soutenus de la recherche biologique et médicale - auxquels contribuera l'intelligence artificielle - restent la seule voie pour comprendre le fonctionnement du cerveau, le maintenir en bonne santé (cerveau préservé), le doter de capacités nouvelles (cerveau augmenté) et, dans un délai non prévisible, guérir ou stabiliser les maladies neurodégénératives (cerveau réparé). L'homme dieu, quant à lui, ne s'appuie sur rien de tangible. (shrink)

Dans son célèbre article de 1950 «Computing Machinery and Intelligence», Alan Turing suggère qu'un critère d'intelligence pour une machine serait qu'elle puisse se faire passer pour un interlocuteur humain. Ce test, appelé «Test de Turing», a été critiqué par John Searle, qui a remis en cause sa pertinence en s'appuyant sur une expérience mentale connue sous le nom de l'argument de la chambre chinoise. L'expérience tend à montrer que l'intelligence artificielle au sens propre du terme est (...) impossible, parce que les symboles manipulés par les programmes de prétendue «intelligence artificielle» sont dépourvus de signification. L'intentionalité propre à certains êtres vivants peut seule faire naître le sens. L'imitation d'un comportement intentionnel ne le peut pas. Le test de Turing serait done insatisfaisant, parce qu'il ne permettrait pas de distinguer les systèmes intentionnels de systèmes qui ne le sont pas, et que par conséquent il ne permettrait pas de distinguer l'intelligence authentique de la simulation de l'intelligence. (shrink)

Le cognitivisme, conçu comme une théorie computationnelle de l'esprit, s'inspire du traitement informatique des données. Cet article examine les thèses principales du cognitivisme, ainsi que ses origines dans les travaux de Turing, les débats qu'il suscite, et les difficultés qu'il soulève. Le cognitivisme n'est, en définitive, que l'une des conceptions philosophiques possibles à l'intérieur du cercle des sciences cognitives. Cognitivism is a comptutational theory of mind which originates from computer science and data processing. This paper examines the main tenets of (...) cognitivism, its fountain-head in Turing's work, the issues it raises, and the quandaries it is up against. Finally, cognitivism is but one of the sundry philosophical theories of mind upon which cognitive sciences may be grounded. (shrink)

Contemporary medical diagnostics has a dynamic moral landscape, which includes a variety of agents, factors, and components. A significant part of this landscape is composed of information technologies that play a vital role in doctors’ decision-making. This paper focuses on the so-called Intelligent Decision-Support System that is widely implemented in the domain of contemporary medical diagnosis. The purpose of this article is twofold. First, I will show that the IDSS may be considered a moral agent in the practice of medicine (...) today. To develop this idea I will introduce the approach to artificial agency provided by Luciano Floridi. Simultaneously, I will situate this approach in the context of contemporary discussions regarding the nature of artificial agency. It is argued here that the IDSS possesses a specific sort of agency, includes several agent features (e.g. autonomy, interactivity, adaptability), and hence, performs an autonomous behavior, which may have a substantial moral impact on the patient’s well-being. It follows that, through the technology of artificial neural networks combined with ‘deep learning’ mechanisms, the IDSS tool achieves a specific sort of independence (autonomy) and may possess a certain type of moral agency. Second, I will provide a conceptual framework for the ethical evaluation of the moral impact that the IDSS may have on the doctor’s decision-making and, consequently, on the patient’s wellbeing. This framework is the Object-Oriented Model of Moral Action developed by Luciano Floridi. Although this model appears in many contemporary discussions in the field of information and computer ethics, it has not yet been applied to the medical domain. This paper addresses this gap and seeks to reveal the hidden potentialities of the OOP model for the field of medical diagnosis. (shrink)

In an analysis of artificially intelligent systems for medical diagnostics and treatment planning we argue that patients should be able to exercise a right to withdraw from AI diagnostics and treatment planning for reasons related to (1) the physician’s role in the patients’ formation of and acting on personal preferences and values, (2) the bias and opacity problem of AI systems, and (3) rational concerns about the future societal effects of introducing AI systems in the health care sector.

This paper first conducts knowledge point association analysis on a large amount of data collected in practical applications. Data mining includes data collection, data preprocessing, actual mining, and result analysis, establishes knowledge point association rules table, and develops college English diagnostic practice system. Then, starting from the existing paper composition mode of the system, the knowledge point association rule table is introduced, and the knowledge point association relationship mining model is constructed using the association rule algorithm to explore the (...) potential influence relationship between different knowledge points that affect the improvement of learning quality. Finally, the data collected when the system is used is preprocessed, and the three dimensions of learning status evaluation, question-type association analysis, and college English score prediction are, respectively, modeled. Finally, after combining these submodels, a relatively complete and reliable diagnosis is obtained by evaluation model and related verification. (shrink)

This paper inquiries into the complex issue of informed consent applying artificial intelligence in medical diagnostic consultations. The aim is to expose the main ethical and legal concerns of the New Health phenomenon, powered by intelligent machines. To achieve this objective, the first part of the paper analyzes ethical aspects of the alleged right to explanation, privacy, and informed consent, applying artificial intelligence in medical diagnostic consultations. This analysis is followed by a legal analysis of the (...) limits and requirements for the explainability of artificial intelligence. Followed by this analysis, recommendations for action are given in the concluding remarks of the paper. (shrink)

Artificiell intelligens (AI) är ett ungt forskningsområde där många av de grundläggande problemen förefaller att vara av filosofisk art.1 Ämnet har sina filosofiska rötter dels i traditionen från Leibniz, Frege, Russell och Hilbert, som strävar efter att formalisera principerna för exakt tänkande, dels i den klassiska mekanismen: idén att människan är en maskin och att det mänskliga tänkandet är en mekanisk process. Som en första approximation kan vi säga att AI är det vetenskapliga studiet av hur man konstruerar och bygger (...) maskiner (datorer) som är intelligenta (eller uppvisar intelligent beteende). Det är lätt att se att denna forskning aktualiserar frågor av filosofiskt slag. Hit hör problem som rör tänkandets natur samt förhållandet mellan medvetandet och kroppen. Inom AI ses ofta datorns arbetssätt som en modell för människans kognitiva processer och man föreställer sig kanske att hjärnan är ett slags dator. Eftersom hjärnan liknas vid en dator och en dator tänks arbeta rent mekaniskt i enlighet med ett givet program (en given algoritm), så föreställer man sig att samma sak bör gälla för hjärnan. Analogin hjärna-dator leder till föreställningen att tänkande inte är något annat än en dators mekaniska manipulerande av symboler i enlighet med givna formella regler. Denna uppfattning om tänkandets natur förefaller samtidigt problematisk: mekanisk manipulation av symboler förutsätter ingen förståelse av symbolernas innebörd; genuint tänkande, å andra sidan, tycks förutsätta sådan förståelse. Ibland verkar också analogin hjärna-dator i den motsatta riktningen. Eftersom hjärnan liknas vid en dator och hjärnan har en mental dimension, så föreställer man sig kanske att samma sak måste gälla för vissa datorer: synen på hjärnan som en dator leder till tanken att det borde vara möjligt att konstruera datorer som bokstavligen tänker, känner och förnimmer. Man föreställer sig kanske att man skall kunna konstruera ett artificiellt medvetande. Vi är alla förtrogna med datorer som (i en viss mening) kan lösa förelagda uppgifter på ett intelligent sätt, men följer det därav att dessa datorer kan tänka? Inte tänker väl en schackspelande dator på schack? Hur intelligent dagens datorer än beter sig, så verkar det ändå inte rimligt att säga att de har tankar, känslor eller upplevelser. Men kan man utesluta att vi någon gång i framtiden kommer att kunna konstruera datorer som verkligen förstår, är medvetna, och tänker? Dessa frågor rymmer många begreppsliga oklarheter. Vad är intelligens, tänkande, förståelse, medvetande? Hur förhåller sig intelligens och tänkande till medvetandets fenomenella sida: upplevelser och känslor? Om vad slags ting är det meningsfullt att säga att de har intelligens, medvetande, mentala tillstånd, etc.? Är det meningsfullt att säga detta om en hjärna, en maskin, en dator? Vad menas med en maskin (dator)? Hur kan vi veta (avgöra) om ett ting har intelligens, tankar, känslor eller upplevelser? I denna uppsats avser vi att närmare belysa sambandet mellan filosofi och AI samt kritiskt granska några av AI-forskningens förutsättningar inom filosofi och logik. (shrink)